Pierre-Antoine GELIGNY (Actif en Europe au début du XIXème siècle) Sept vues imaginaires de Rome Sept dessins, aquarelle 48 x 65,5 cm. Signé en bas à droite Geligny et daté an IX ou an X pour certains Provenance : Chez Teissèdre, Paris en 2009. Selon des courriers trouvés dans un dossier conservé aux Archives, Géligny, ingénieur depuis 1791, fut enrolé par l’armée révolutionnaire. Chargé de sécuriser la marche des troupes pendant la guerre avec l’Espagne, notamment sur le pont de Limbourg, il fut fait prisonnier par les espagnols le 28 vendémiaire de l’an III (1794). Relâché un an plus tard, après avoir été transféré à Vittoria, Burgos et Valladolid, il dessina nos vues imaginaires durant cet épisode traumatisant. Géligny fut en effet très marqué par cette captivité qui lui laissa des séquelles tant physiques que morales, il mourut dément. Au point que les courriers cités ci – dessus, font état par les supérieurs de l’ingénieur, des préoccupations de son corps de métier et de la nécessité de soins. Nos sept vues sont l’expression du l’épreuve d’un prisonnier. Elles portent la marque de l’ingénieur Géligny par la rigueur du dessin. Nous pouvons y retrouver également diverses influence, celles des caprices architecturaux à la mode à la fin du XVIIIème siècle ainsi que celle des architectes utopistes tel Ledoux. La parenté la plus évidente est celle que l’on peut établir avec l’univers de Piranèse et plus particulièrement avec ses Invenzioni di Carceri de 1750 qui marquèrent toute une génération de dessinateurs. On retrouve chez Géligny la même épouvante et la même noirceur, au côté de références chrétiennes tel le serpent des enfers ou bien des inscriptions du Jugement dernier. Les dessins de Géligny se posent en précurseurs du Romantisme noir. Watercolor, signed lower right « Geligny » and dated « an IX » or « an X » on several; 18,8 x 25,7 in.