Alphonse GIROUX et CieCabinet en bois noirci et sculpté, ouvrant en façade de sa partie basse par un ventail orné d’un important bas relief en médaillon de bronze doré figurant un offrande à l'Amour, encadré d’une dorure ponctuée aux angles d'un simulacre de lapis lazuli. Quatre tiroirs en sa partie supérieure en retrait sont surmontés d’étagères formant dressoir à fond de miroir, laquelle se termine par un fronton à la ligne courbe où se détache un médaillon central simulant du lapis lazuli. Riche ornementation de bronzes dorés ornent les serrures, et se déclinent sous la forme de cariatides en haut des montants, de guirlandes de fleurs, de noeuds de ruban et de perles.Marque au pochoir noir au dos d'Alphonse Giroux et Cie.H. 159 cm, L. 65 cm, P. 43 cmPetits accidents.La maison Alphonse Giroux (1799-1881) fut l’un des magasins de luxe parisiens les plus florissants du Consulat à la fin du Second Empire. Initiée par François-Simon Alphonse Giroux, elle sera cédée en 1838 à ses fils André (1801-1879) et Alphonse-Gustave Giroux (1809-1886). À l’image des grands marchands merciers de l’Ancien Régime, la société du 7, rue du coq Saint-Honoré à Paris commercialisait de petites pièces d’ébénisterie, tabletterie et bimbeloterie ayant notamment vocation à être offertes aux Dames et aux enfants. Également fournisseur de la Couronne, de l’aristocratie et de la bourgeoisie, c’est dans ces ateliers que Louis XVIII et Charles X choisirent les étrennes de la jeune princesse Louise et du duc de Bordeaux. François-Simon Alphonse Giroux publie d’ailleurs en 1827 un catalogue de l’exposition d’une variété d’objets utiles et agréables offerts pour les étrennes.En 1834, le talent et la renommée de la maison Giroux rayonnent si bien en qualité d’ébéniste qu’elle figure dans la rubrique Ébénistes des Almanachs du Commerce. Celle-ci remporta par ailleurs de nombreux prix nationaux et internationaux, dont une médaille d’argent à l’exposition des produits de l’industrie française en 1839 pour ces qualités d’ébéniste. Ce meuble, représentatif de la fascination qu’entretenait Alphonse Giroux envers le petit mobilier haut de gamme, est typiquement conçu pour les femmes, et pouvait avoir vocation à être placé dans les boudoirs. Il est également témoin de son engouement envers les nouvelles technologies industrielles gagnant rapidement les arts décoratifs et le mobilier. En effet, une majorité d’entre eux étaient conçus par des ouvriers d’après les dessins du "marchand des princes", gage d’une réussite allant de pair avec l’essor industriel.Ainsi, ce meuble de dames approprié à tous les caprices du luxe et les exigences de la mode, a possiblement pris place entre deux fenêtres et renfermait des objets de toilettes plutôt que des livres ou curiosités.Bibliographie :- Starky Isabelle La maison Alph. Giroux, une maison de luxe au XIXe siècle in L’estampille/L’Objet d’art, n°502, juin 2014, pp 66-73. - Ledoux-Lebard Denise, Les Ebénistes du XIXe siècle, Les Editions de L’Amateur, - Paris 1986Cabinet Wood Blackened, signed. H. 62,5 in, L. 25,5 in, P. 17 inSome losses.