LOT 138 Chine, XVIIIe siècle.\t \nPetite théière de forme po…
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Chine, XVIIIe siècle.Petite théière de forme polylobée, à décor en émaux dit « falangcai » sur cuivre, chaque lobe de la paroi orné d’une scène sur un fond bleu pâle poudré, avec alternance de paysages lacustres animés de personnages, embarcations, pagodes ou pavillons, et de fleurs telles pivoines, prunus, chrysanthèmes, auprès desquelles volent des papillons. Les huit panneaux sont délimités, en partie haute et basse, par des frises de ruyi et rythmés par des bandeaux verticaux stylisés, une grecque soulignant la base du col. Le couvercle, à fond jaune, est centré d’une fleur de lotus épanouie entourée de fleurs et feuilles de lotus traités à l’européenne, accolés symétriquement. Le corps de la théière est rehaussé d’une anse et d’un bec verseur en cuivre doré, tous deux crachés par des gueules de makara. Sur la base, une marque Qianlong en quatre caractères kaishu, entourée d’un dragon. La base porte une étiquette « Spink & ; Son ». (Discrets sauts d’émail à l’intérieur du couvercle) Haut. 9, 5cm – Long. totale : 15cm Provenance : ancienne collection européenne Vers le milieu du XIXe siècle, Albert Jacquemart (1808-1875), historien d’art spécialiste de la céramique et collectionneur de porcelaines orientales, décide de diviser la porcelaine chinoise en « familles » selon le pigment dominant des émaux : ainsi naissent les désignations assez génériques de « famille rose », « famille verte », famille noire ». Or, cette terminologie n’a pas d’équivalent direct en chinois. Là où l’Occidental utilisera « famille rose », le Chinois pourra choisir entre trois, voire quatre, termes différents : falangcai et yangcai (« couleurs étrangères »), fencai (« couleurs poudrées »), ruancai (« couleurs douces »), qu’il n’est pas toujours aisé de différencier en terme d’objets. Le terme falangcai apparut dès l’époque Kangxi (1662-1722), désignant dans un premier temps, des objets en émaux cloisonnés (cf. hua fa lang, « émaux peints sur cuivre ») ornés de couleurs importées d’Europe. Malgré recherches et tentatives, c’est seulement sous l’empereur Yongzheng (1722-1736) que les ateliers impériaux réussirent à produire les émaux jusque là importés d’Occident, et même à créer de nouvelles couleurs, telle la teinte yuebai, « bleu de lune », que l’on retrouve en fond, sur la théière. La couleur jaune, laquelle apparaît en fond sur le couvercle, fut également l’objet de recherches importantes. Quant au décor du couvercle, il dénote, dans le traitement des lotus, une nette influence occidentale. Les émaux peints sur cuivre étaient très appréciés des empereurs Kangxi, Yongzheng et Qianlong, qui se sont beaucoup impliqués dans leur production, favorisant ainsi un haut niveau de qualité au XVIIIe siècle.
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