Portrait de gentilhomme Gouache, aquarelle, et rehauts d'or sur vélin Présentée sur une boîte ronde en ivoire du XVIIIe siècle Miniature : 4,5 x 3,5 cm Boîte : D. 6,8 cm La comparaison avec les portraits dessinés, gravés et peints de la période n'ont pas permis d'identifier le personnage représenté. Ce gentilhomme, âgé d'une cinquantaine d'années, a probablement un passé ou une activité militaire puisqu'il porte un gorgeron sur son pourpoint. Il s'agit néanmoins d'un portrait d'apparat, confirmé par la présence de l'écharpe fleurie en diagonale sur son torse. La forme de la fraise et le costume permettent de le dater du début du XVIIe siècle. Le portrait est d'une très grande qualité d'exécution et d'un naturalisme rares pour cette période. La miniature est finement détaillée, la moustache et la barbe travaillées trait à trait, à la manière d'une gravure. Daniel Rabel (1578-1637) est le fils du peintre et graveur Jean Rabel, lui-même enlumineur, miniaturiste reconnu, dessinateur et graveur. Il travaille pour la Cour comme dessinateur de costumes de ballets, à l'instar d'Inigo Jones en Angleterre, et comme peintre de fleurs sur vélin pour Gaston d'Orléans. Il a également été chargé de peindre le portrait d'Anne d'Autriche à Madrid et fut le maître à dessin du fils de Charles de Gonzague, duc de Nevers. Les sources nous indiquent qu'il a également peint des miniatures qu'il signait éventuellement du monogramme «D.R.» : nous noterons entre autres la miniature dite de Gabrielle d'Estrées faisant autrefois partie de la collection Warneck (IV), (vente à Vienne, 18 novembre 1926, lot n°45), mais aussi une miniature un peu plus tardive, d'un autre gentilhomme (vente Sotheby's Londres, 2 juin 1975, lot 28), présentant cependant un naturalisme et un travail des ombres extrêmement similaires à ceux de notre miniature. Les quelques exemples signés et identifiés nous permettent de reconnaître à Daniel Rabel un talent pour le portrait, sans doute transmis par son père Jean, et prisé par la Cour et la famille royale. Les caractéristiques stylistiques de cette miniature permettent donc d'attribuer cette miniature à Rabel, bien qu'elle ne porte pas son monogramme. Bibliographie : Bellier de La Chavignerie Émile, Dictionnaire général des artistes de l'école française..., Paris,1882-1885, t. II, p. 334 Lemoine-Bouchard, Les peintres en miniature actifs en France (1650-1850), Paris,2008, p. 433 Meyer Véronique, L'oeuvre gravé de Daniel Rabel, Mémoire de Maîtrise en d'Histoire de l'art, 1979 Fiche rédigée par Madame Céline Cachaud, spécialiste de la miniature des XVIe et XVIIe siècles