Nicolas-René JOLLAIN (Paris 1732-1804) La toilette de Psyché Toile The toilet of Psyche, canvas 51 x 61 cm - 20,1 x 24 in. Exposition Salon de 1775, n°110 : La Toilette de Psyché, De même grandeur [22 pouces de large, sur 17]. Formé auprès de Jean-Baptiste-Marie Pierre, Nicolas-René Jollain fut agréé à l’Académie Royale de Peinture en 1765. Il se convertit très tôt au courant «à la grecque» de Joseph-Marie Vien. Dès sa première participation au Salon en 1767, il alterne des scènes mythologiques de style encore rocaille avec des sujets plus sérieux, littéraires, précurseurs du néo-classicisme. Notre toile, caractéristique de ces petits et moyens formats que l’artiste proposait au Salon à destination d’amateurs, date de 1775, soit trois ans après que Madame du Barry ait renvoyé à Fragonard les peintures commandées pour son pavillon de Louveciennes, pour les remplacer par des œuvres de Vien. Ce qui marque un tournant important dans les choix esthétiques de l’époque. L’écrivain Robert-Martin Lesuire écrivait dans son «Coup d’œil au Salon de 1775 par un aveugle», à propos de Lagrenée, Jollain et Beaufort : «n’étant pas chargé de faire en grand [des tableaux d’histoire, ils] en font du moins en petit, et nous ont donné plusieurs jolis de ce genre, de sorte qu’il y a dans ce Salon de quoi faire une galerie de poche.» Si l’histoire est tirée des Métamorphoses d’Apulée, les peintres français illustrent généralement plus volontiers Les Amours de Psyché et de Cupidon de Jean de la Fontaine (1669) : «Jupiter ayant accordé l’apothéose de Psyché, l’Amour partit de l’Olympe avec un char attelé de deux cygnes pour venir chercher Psyché. Il la trouva occupée à sa toilette, et Vénus faisant auprès d’elle les fonctions d’une Grâce». Nous avons bien l’Amour, avec son carquois, en haut de l’arcade, à droite, et Vénus habillée en vert et rouge, qui prépare sa belle-fille, Psyché, à le rejoindre. Quarante ans plus tôt, Natoire et Boucher avaient représenté cet épisode avec des nudités. Jollain se fait plus chaste et, accordant une attention toute particulière au décorum grec et pompéien ‒bassin avec mascaron, banquette aux pieds cannelés, frise murale de triglyphes‒, il pose sur la table un miroir incliné appelé «psyché». Nous remercions Jérôme Montcouquiol et Jean-Christophe Baudequin de nous avoir suggéré l’attribution à Nicolas-René Jollain pour ce tableau.