Personnel de cérémonie du maître d'hôtel du roi Louis XVI. Argenté, doré, canne en jonc, étui en cuir doublé d'origine. Composé de deux parties qui peuvent être assemblées en une seule pièce au moyen d'un filet de vis. Chaque extrémité de la canne possède une large manchette en vermeil avec un décor de fleurs de lys en relief, en répétition sur un fond poinçonné. Les viroles sont constituées de couronnes de laurier en relief et d'un ornement gravé en forme de languette, respectivement, avec une bande perlée en dessous. Sur la manchette supérieure, superposée à un cartouche, figure le blason de la fleur de lys couronnée, entrelacé de deux chaînes d'ordres (l'une est le Collier de l'Ordre de Saint-Esprit). Une grande fleur de lys, entièrement sculptée, forme le fleuron supérieur. Non marqué. Extrémité inférieure de la barre L 75,2, extrémité supérieure de la barre L 78,5, connecté L 152,7 cm. Étui L 80,5 cm. Paris, 1774. De nombreuses fonctions à la cour de France étaient associées à l'honneur de porter un bâton. Chaque bâton a été fabriqué spécialement pour le porteur, pour les maréchaux et les ducs, les quatre capitaines des quatre compagnies des Life Guards et les chambellans. Il y avait douze maîtres de cérémonie/hamberlains en tout, et un Grand Maître, qui était traditionnellement le chef de la Maison de Condé. Les bâtons varient en fonction du bureau. Il y avait des bâtons simples avec des achats en velours noir et en ivoire, mais aussi un avec des diamants pour le chambellan suprême. Le personnel de cérémonie du maître d'hôtel revêtait une importance particulière lors du grand repas officiel à la cour de France à Versailles. Le "grand couvert" est considéré comme un symbole quotidien du pouvoir royal depuis le Moyen Âge. Le souper avait généralement lieu à 22 heures dans l'antichambre du roi ou de la reine. L'étiquette veut que le roi invite la reine, ses enfants et petits-enfants à dîner. La table était dressée par des dames d'honneur, la chaise était réservée au roi. Le maître d'hôtel était chargé de faire asseoir les princes et princesses qui étaient autorisés à dîner avec le roi. Il a dû demander au capitaine de la garde de prévenir le roi. Ce dernier a ensuite fait poser sept de ses soldats, carabines épaulées, de chaque côté de la table royale. A la fin de l'Ancien Régime, le Grand Couvert n'a plus lieu tous les jours, mais seulement les jours de fête et les dimanches. Il est extraordinaire qu'un bâton soit conservé, car il était généralement brisé lorsque le roi quittait ses fonctions. On ne connaît que deux autres bâtons de maître d'hôtel français d'avant la Révolution, tous deux avec des manchettes en vermeil : l'un a été réalisé entre 1722 et 1727, c'est-à-dire qu'il a appartenu à un officier servant au début du règne de Louis XV. Le deuxième bâton a été donné il y a quelques années à la Société des Amis de Versailles et provient de la succession du Comte de Royère. Il porte les armoiries de Jacques-Antoine Justinien de Robec, baron de Palières, conseiller du roi Louis XIV, qui, à partir de 1663, a exercé la fonction de maître d'hôtel pour le compte de la reine Marie-Thérèse jusqu'à sa mort en 1683. Le bâton présenté ici, le troisième survivant de l'Ancien Régime, a appartenu selon la tradition à André-Pierre Haudry de Soucy (1736 - 1817). Son père André Haudry de Soucy (1688 - 1766) était fermier, mais aussi conseiller et secrétaire du roi Louis XV. Après la mort de son père en 1766, son fils hérite de nombreux biens, dont des maisons à Paris et de vastes domaines au sud-ouest de la capitale, dont celui de la famille Soucy. Il a assumé la fonction de maître d'hôtel du roi Louis XVI. Apparemment, il avait vécu au-dessus de ses moyens, car sa faillite est parvenue jusqu'à nous en 1781. Provenance Selon la tradition, provenant du domaine et à l'origine pour André-Pierre Haudry de Soucy (1736 - 1817). Ancienne collection de la marquise de Choiseul-Praslin. Littérature Illustré dans Saule, Tables Royales à Versailles 1682 - 1789, in : Cat. Versailles et les tables royales en Europe XVIIème-XIXème siècles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Paris 1993, p. 41, n° 58. Cf. Saule, Le bâton, Fig. 8 : Bâton de maître d'Hôtel du roi, in : Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, Sociétés de cour en Europe, XVIe-XIXe siècle (en ligne). Cf. l'ajout (poignée) de Martin-Guillaume Biennais (Paris 1804) au Bâton de Guillaume de Roquémont dans la collection du Louvre, inv.no. MS 83 BIS. Cf. le bâton de héraut de la Toison d'Or (Bruxelles, 1781) dans la collection du Kunsthistorisches Museum Vienna, Treasury, Inv.No. WS XIV 98.