Paire de canapés en corbeille Hêtre et bois tendre, mouluré, serti, doré, rembourré, couvertures remplacées. Cadre droit reposant sur six pieds en colonne cannelés sur un plan ovale allongé. Accoudoirs et dossiers fermés rembourrés, les cadres de dossiers moulurés finement moulurés, motifs de feuilles alignées et chaînes de perles, les accoudoirs en forme de pilastres tournés au-dessus d'une base plate en volute. Finition originale exposée. H 93,5, L 144, profondeur du siège 53 cm. Paris, Georges Jacob, attribué, vers 1780. Georges Jacob (1739 - 1814) est considéré comme le Menuisier le plus célèbre et le plus prolifique du XVIIIe siècle. On lui attribue le plus extraordinaire, le plus élégant et le plus magnifique des sièges français. Il a réussi à faire ce que les autres producteurs n'ont pas pu faire : adapter sa gamme après la Révolution à un répertoire entièrement nouveau qui correspondait aux goûts de la France bourgeoise. Il a été aidé en cela par son amitié avec le peintre politiquement actif Jacques-Louis David, dont le célèbre tableau "La Mort de Marat" est devenu l'un des incunables du nouvel État révolutionnaire. L'extraordinaire paire de sièges présentée ici date de l'époque prérévolutionnaire, le règne du roi Louis XVI. Depuis 1773, l'habile encadreur et menuisier Georges Jacob recevait des commandes du Garde meuble royal. Il était venu à Paris 18 ans plus tôt depuis sa ville natale de Cheny en Bourgogne, où il a passé l'examen de maître artisan le 4 septembre 1765 et a obtenu le droit d'utiliser un tampon. Il a continué à se concentrer sur son travail de minoutier, c'est-à-dire de sculpteur. Il fabriquait non seulement des sièges, mais aussi des lits, des paravents, des consoles, des bases de lustres dans les plus belles proportions, avec les détails les plus fins. Il est l'un des premiers artisans français à s'inspirer des modèles anglais. Il a développé une ornementation naturaliste et sculpturale qui se caractérise par une grande méticulosité. Marie-Antoinette aime ses créations et il réalise de nombreux objets pour ses salons privés à Versailles, pour le Trianon et le château de Saint-Cloud. Les deux canapés sont très proches du mobilier pour Saint-Cloud, mais ils ne portent pas de cachet d'inventaire, ils ont donc probablement été réalisés en même temps pour un autre client. Littérature Pour Jacob, voir de Salverte, Les Ébénistes du XVIIIe siècle. Leurs œuvres et leurs marques, Paris 1953, p. 159 et suivantes. S.a. Kjellberg, Le Mobilier Français du XVIIIe siècle. Dictionnaire des ébénistes et de menuisiers, Paris 2008, p. 451 et suivantes. Cf. Beurdeley, Georges Jacob (1739 - 1814) et son temps, Saint-Rémy-en-l'Eau 2002, le fauteuil de Saint-Cloud, 1788. Cf. également la chaise longue de George Jacob dans Pallot, Le mobilier français du musée Jacquemart-André, Dijon 2006, 182 f. No. 54. Cf. le canapé de la collection du Mobilier National dans Jarry, Stilmöbel Stühle-Sessel-Kanapées von Ludwig XIII. bis Napoleon III, Düsseldorf-Lausanne o.J. (1974), no. 28. Cf. les fauteuils du Musée Nissim de Camondo, inv.nos CAM 135.4, CAM 135.7 et CAM 647.1. Cf. le fauteuil, autrefois destiné à l'académie militaire de Saint-Cyr, aujourd'hui Louvre/ Musée des Arts Décoratifs, Inv n° OA 8166.