Paire de rafraîchisseurs à vin pour le Marquis et la Marquise d'Aligre. Argent ; doré. Le corps rond et conique, avec une frise de feuilles de vigne, repose sur quatre pieds à épines finement ciselés. Les paires de poignées serpent sculptées en détail reposent sur des masques de faune en demi-plastique. Les côtés avec des reliefs antiques sur les côtés opposés, au recto un cupidon chevauchant un lion avec une lyre, au verso un bacchant chevauchant une panthère. Au-dessous de chacun, les armoiries de l'alliance en relief des familles d'Aligre et Camus de Pontcarré. Marques : garantie de titre 950 à Paris, après 1838, MZ Charles-Nicolas Odiot (à partir de 1826, Beuque n° 2912), avec en plus le cachet "ODIOT. A PARIS." H 22 cm, poids 1,673 et 1,721 g. Paris, Charles-Nicolas Odiot, vers 1840. Etienne-Jean-François-Charles d'Aligre (1770 - 1847) reçoit non seulement le titre de 6e marquis d'Aligre à la mort de son père en 1798, mais aussi une énorme fortune avec plus de 20 000 ha de terres près de Bordeaux. Le marquis se marie en 1810 en secondes noces avec Louise Charlotte Aglaé Camus de Pontcarré (1776-1843), une cousine germaine issue d'une famille bourguignonne. Le couple mène une vie sociale intense au château de Vaux, l'un des plus imposants châteaux français du XIXe siècle. Lors de l'accession au trône de Napoléon Ier en 1814, le marquis occupe le poste de chambellan de sa sœur préférée, la princesse Pauline Bonaparte, et est élevé au rang de pair de France en 1815. Le Marquis et la Marquise, qui n'ont pas eu d'enfants ensemble, ont fait don d'une grande partie de leur fortune à des causes charitables telles que la fondation d'institutions de bienfaisance et la construction d'hôpitaux. L'État français leur doit notamment la Fondation d'Aligre à Chartres, fondée en 1818, l'Hôpital d'Aligre à Bonneval, et l'hôpital de Bourbon-Lancy. Fille du premier mariage du marquis, Etiennette d'Aligre épouse le marquis de Pomereu en 1810. Leurs enfants prennent le nom de Pomereu d'Aligre et héritent du titre de Marquis d'Aligre en 1847. Charles-Nicolas Odiot était l'un des orfèvres français les plus remarquables de sa génération. Fils et apprenti de l'orfèvre napoléonien Jean-Baptiste-Claude Odiot, il prend la direction des vastes ateliers familiaux en 1827, après avoir étudié les techniques modernes de fabrication à Londres, et devient fournisseur de la cour de la famille royale sous Louis-Philippe Ier.