[BALLANCHE (Pierre-Simon)]. L'Homme sans nom. Seconde édition. Paris, Didot aîné, 1828. In-8 demi-maroquin vert foncé, dos lisse, titre doré, date en queue, tête dorée (rel. post. de L. Pouillet). Ouvrage forcément paru anonymement… La rare édition originale de 1820 n'a été tirée qu'à 100 exemplaires. Cette seconde édition ne doit avoir selon son auteur en préambule "que le même genre de publicité. Elle est faite uniquement pour qu'elle puisse se joindre à la Palingénésie sociales, actuellement sous presse, et qui elle-même, n'est pas, quant à présent, destinée au public." Contre-révolutionnaire catholique et progressiste, le philosophe P.-S. Ballanche (1776-1847) livra une œuvre profondément marquée par sa propre expérience de la Révolution adolescent, s'attachant à étudier les cycles d'évolution de l'humanité et de la rénovation sociale. Son grand œuvre devait s'intituler Palingénésie sociale ; jamais achevé, il n'en publia que des bribes progressivement sous forme de poèmes philosophiques dont l'Homme sans nom fait partie. Ses Essais de palingénésie sociale parus en 1827-1829, en constituent l'introduction. Terme employé par les philosophes stoïciens pour désigner la reconstitution ou apocatastase du monde après que le feu l'a détruit, sorte d'éternel recommencement, la palingénésie est pour Pierre-Simon Ballanche la régénération collective par l'accumulation des rédemptions individuelles. Le mot fut également employé par les premiers socialistes comme Pierre Leroux (1797-1871) et Proudhon (1809-1865). Rares rousseurs. Bel ex. (Barbier II, 859.)