[INVALIDES - LE JEUNE DE BOULENCOURT] ; MAROT (Jean). générale de l'Hostel Royal des Invalides établi par Louis le Grand dans la Plaine de Grenelle près Paris, avec les plans, profils et élévations de ses faces, coupes et appartements. Paris : chez l'auteur, imprimerie de Gabriel Martin, 1683. In-folio, frontispice, (8)-51 pages et 18 planches sur double page. Basane marbrée du XIXe siècle à l'imitation, dos à nerfs orné, dentelle sur les coupes et autour des contreplats. Première édition du plus beau livre d'architecture consacré aux Invalides, illustré d'un frontispice et de 18 planches gravées en taille-douce par Jean Marot principalement. La des Invalides avait été entreprise par le sieur de La Porte, commissaire des Invalides, qui avait fait graver par Jean Marot et Lepautre les plans, coupes et élévations de l'édifice, avec les explications, par ordre de Louvois et à ses dépens. Cinq cents exemplaires avaient été tirés mais le commissaire mourut avant d'avoir pu en entreprendre la distribution. Ses héritiers vendirent planches et tirages au sieur Le Jeune de Boulencourt, qui y ajouta une épître dédicatoire signée de ses initiales (cf. Duplessis, p. 13). « La commande à Jean Marot des planches gravées du nouvel édifice avait été passée en 1677, si l'on en croit les comptes de l'établissement (SHAT, IXy 18, compte de 1677, f° 110). […] Toutefois, sur les dix-huit planches que compte le recueil, cinq ne sont pas de Marot. Il semble probable que la mort du graveur en 1679 en interrompit la réalisation. L'hypothèse semble confirmée par le privilège accordé le 6 mai 1683 à Le Jeune de Boulencourt […]. Quoi qu'il en soit, Boulencourt reprit le projet et le mena à bien en publiant dès 1683 sa générale de l'hôtel des Invalides établi par Louis le Grand dans la plaine de Grenelle près Paris avec les plans, profils et élévation de ses faces, coupes et appartements, qui s'appuyait sur les gravures de Jean Marot et les trois autres commandées à Daniel Marot, Jean et Pierre Le Pautre. La date pourrait d'ailleurs laisser penser que Boulencourt n'avait pas attendu d'avoir l'accord royal pour faire réaliser les gravures manquantes. Comme l'a récemment soulignné Bertrand Jestaz, les planches de Marot rendent compte du projet avec une infinie précision, qui semble indiquer qu'elles furent exécutées à partir des dessins mêmes de l'architecte et sur le vif. Elles comprennent les plans (pl. 1 à 7) et les élévations et profil (pl. 10 à 17). Pierre Le Pautre fournit une Veüe en perspective de l'élévation générale de l'Hôtel, Daniel Marot en donne une seconde et Jean Le Pautre, une gravure du Réfectoire des Invalides ».Berlin Kat. n° 2476 ; Brunet IV, 486 ; B. Jestaz, L'Hotel et l'eglise des Invalides (1990) ; B. Jestaz, Jules Hardouin-Mansart, Paris, 2008 ; G. Duplessis, "Le Cabinet du Roi", Le Bibliophile français, 1869 ; K. Deutsch, Jean Marot, un graveur d'architecture à l'époque de Louis XIV, Berlin, 2015.? (Premier caisson du dos arraché, seconde charnière fendue en pied, coins émoussés ; mouillure dans les angles supérieurs des trois dernières planches).