ODILON REDON(Bordeaux 1840-1916 Paris)La Fuite. 1910.Huile sur toile.Signé en bas à gauche : Odilon Redon.66 × 51 cm.Provenance : - Vente Duveen, New York, 30.4-1.5.1952, lot 254. - Galerie Fritz et Peter Nathan, Zurich. - Collection privée Berne, probablement acquise dans la galerie ci-dessus. - Collection privée suisse. Expositions : - Paris 1923, Exposition Odilon Redon, Galerie Druet, n° 29 (étiquette au verso). - Berne 1958, Odilon Redon, Kunsthalle Berne, 9.8.-12.10.1958, n° 189. Littérature : - Alec Wildenstein : Odilon Redon, Catalogue raisonné de l'œuvre peint et dessiné, Paris 1994, t. II, n° 780 (avec ill.). - Klaus Berger : Odilon Redon. Phantasie und Farbe, Cologne 1964, n° 79. "Ce qui m'impressionne le plus dans son œuvre, c'est la rencontre de deux qualités presque contradictoires : une substance plastique très pure et une expression très mystérieuse. Toute notre génération est tombée sous son charme et profite de ses conseils" (Pierre Bonnard à propos de Redon dans : Hobbs, 1977, p. 84). Bien que l'œuvre d'Odilon Redon soit contemporaine de celle des impressionnistes, elle ne pourrait pas être plus opposée. Son œuvre s'inspire plutôt de la peinture des symbolistes, mais elle est unique dans le discours de l'histoire de l'art. L'œuvre de jeunesse de Redon, les "Noirs", des dessins sombres au fusain représentant des créatures mythiques bizarres, parfois effrayantes, sont réalisés dans les années 1870 et 80 et sont l'expression d'une enfance solitaire et sombre. C'est la naissance de son fils Ari en 1889 qui pousse Redon à se tourner vers la couleur et grâce à elle, il se consacre désormais au pastel et à la peinture à l'huile. Après le tournant du siècle, la peinture de Redon est principalement dominée par deux thèmes : la flore et la religion et la mythologie. Dans ce dernier cas, l'artiste se sert de différents sujets, allant du char d'Apollon à la représentation de centaures, de Vénus ou de l'histoire de Pandore, en passant par des héros comme Persée. La présente œuvre "La Fuite" est réalisée en 1910 et s'inscrit dans la maturité de la production de l'artiste. On ne sait pas exactement de quelle figure mythologique il s'agit dans le cas du nu fuyant. Redon a souvent peint des nus féminins insérés dans un paysage, mais il les a toujours clairement intitulés du nom de la personne représentée. Qu'il s'agisse d'une Vénus ou simplement d'une nymphe fuyant un dieu est ici manifestement secondaire pour Redon. Il s'agit plutôt pour lui de capturer un moment. Le peintre développe généralement ses compositions à partir des surfaces colorées peintes, qui trouvent leur origine moins dans une construction planifiée que dans une intention intérieure. Les couleurs se mélangent d'une manière poudrée et nuageuse qui, bien que peinte à l'huile, rappelle la technique du pastel. L'utilisation de la couleur par Redon, associée à un langage pictural profondément symbolique, aura une influence significative non seulement sur l'ensemble du groupe d'artistes nabis, mais aussi sur Matisse et les fauvistes, ainsi que sur Duchamp et le mouvement surréaliste. Il n'est donc pas étonnant que Marcel Duchamp réponde à la question de l'influence de Cézanne sur l'art de sa génération : "Je suis sûr que la plupart de mes amis diraient cela, et je sais que [Cézanne] est un grand homme. Mais si je devais dire quel a été mon propre point de départ, je dirais que c'est l'art d'Odilon Redon" (Rewald 1961/62, p. 44). Traduit automatiquement par DeepL. Seule la version originale fait foi. Pour voir la version originale, cliquez-ici.