Jacques-André ÉMERY (1732-1811), supérieur des Sulpiciens, incarcéré durant la Révolution, il s'efforça de réconcilier l'Église et l'État.L.A.S. à Mgr Jérôme Champion de Cicé (1735-1810), ancien archevêque de Bordeaux, en exil. 3 pp. in-4. Datée " 18 janvier ".Une première partie de la lettre est consacrée au retour des évêques exilés. Il donne son sentiment sur la question et donne des nouvelles des intentions de plusieurs d'entr'eux (arch. de Toulouse, Auch, Luçon, etc.). Il évoque ensuite son sort durant la Révolution. " Vous êtes bien bon, Monseigneur, de donner quelqu'éloge à la conduite que j'ai tenue durant la révolution. J'ai tenu ferme dans mon poste jusqu'à ce que la violence m'en ait tiré. Les cinq communautés de S.S. [Saint-Sulpice] ont continué leurs exercices une année après que toutes les autres avaient été dissipées et ne les ont cessé qu'après le dix août. J'étais dans ma maison pendant le massacre du deux-septembre. J'ai continué de l'habiter et de garder tous les effets du séminaire qui étaient encore en leur entier jusqu'au mois de juin suivant où je fus arrêté, conduit en différentes prisons et fixé dans celle du tribunal révolutionnaire que j'ai occupé pendant près de 18 mois et dont je suis devenu deux fois le doyen. Mais ma persécution la plus sensible est venue de ma façon de voir et de penser sur différentes formules proposées par le gouvernement comme condition au libre exercice du culte. J'ai toujours vu et pensé comme tous les évêques demeurés en France : mais vous savez ce qu'on pensait ailleurs. Aucune considération humaine n'a pu me détourner de suivre le sentiment que j'ai [] ".