Alix AYME (1894-1989). Professeur à l'École des Beaux-Arts de l'Indochine.Les Eucalyptus, vers 1940. Fixé sous verre encadré, signé en bas à droite. Dimensions: 40x31,5 cm. Provenance: Offert par l'artiste à Mme. J.G. dans les années 70. Dans la famille par descendance. Présenté pour la première fois aux enchères, ce fixé sous verre d'Alix Aymé est une oeuvre rare. Pigments et or s'y conjuguent afin d'aboutir à une composition majestueuse, foisonnante autant qu'intimiste. On y retrouve tout le talent de l'artiste dans le choix des couleurs, celles là même qui donnent à l'oeuvre un aspect presque onirique, volontairement éloigné d'une représentation purement naturaliste du paysage. L'or tapissant l'arrière plan à travers les branches d'eucalyptus vient irradier la scène parcourue de trois porteurs à dos d'âne sur un chemin serpentant à travers la jungle luxuriante. Cet usage du précieux pigment est caractéristique du travail d'Alix Aymé qui l'emploie tout autant en peinture que sur la laque, dont elle maîtrise parfaitement la technique. Les eucalyptus que l'on retrouve dans d'autres réalisations de l'artiste s'élèvent majestueusement et pour cause: ils sont le sujet de l'oeuvre titrée au dos de la main d'Alix Aymé. Rehaussé de quelques rapides coups de plumes à l'encre noire, le dessin est supplanté par la couleur. Car en digne héritière de Maurice Denis issus du mouvement Nabis, c'est bien cette dernière qui prime sur le trait, lui qui ne vient que donner la sinuosité et le mouvement de la scène qui tout en représentant majoritairement une forêt, n'en est pas moins mouvante. On peut par ailleurs rapprocher ce fixé sous verre de deux oeuvres du maître desquelles on déduit une réelle influence: "Paysage aux arbres verts" réalisée en 1893 dans laquelle on retrouve l'importance accordé aux troncs et à la nature en général et "Avril" peinture de 1892 dont le chemin sinueux ressemble à s'y méprendre à celui de l'oeuvre que nous présentons. Les porteurs pourraient être les "boys" d'Alix Aymé dont elle évoquait régulièrement le souvenir après son retour en France. Ainsi, l'artiste qui racontait bien souvent des anecdotes sur sa vie en Indochine avait elle témoigné auprès de la famille à qui elle offrit ce fixé sous verre que ces derniers se chargeaient de transporter son matériel de peinture lorsqu'il lui arrivait de peindre in situ.