CABINET, TRAVAIL ALLEMAND, AUGSBOURG, XVIIe SIÈCLE Attribué à l'atelier de Melchior Baumgartner (1621-1686) En placage d'ivoire toutes-faces, ornementation de bronze ciselé et doré, la façade surmontée d'un fronton brisé orné au centre d'une pomme de pin, ouvrant par un petit vantail en partie haute découvrant huit tiroirs, au revers un portrait miniature sur nacre représentant un dignitaire portant l'ordre de la Toison d'Or, deux vantaux découvrant onze tiroirs incrustés de "paesina" en partie centrale, un tiroir en partie basse, les côtés munis de poignées, sur un plinthe à découpe ajourée H. : 58 cm (22 ¾ in.) l. : 35 cm (13 ¾ in.) P. : 27 cm (10 ½ in.) Provenance : Acquis auprès de la Galerie Neuse à Brême, le 10 septembre 2000. A German gilt-bronze mounted, mother-of-pearl inlaid, paesina and ivory-veneered table cabinet, Augsburg, 17th century, attributed to Melchior Baumgartner's (1621-1686) workshop Ce cabinet appartient à un groupe d'œuvres attribuées à l'atelier des Baumgartners, la plus célèbre dynastie de fabricants de cabinets d'Augsbourg au XVIIe siècle. La ville d'Augsbourg est à cette époque l'un des centres de production de meubles précieux et d'objets d'art les plus importants. Les cabinets étaient pour la plupart réalisés en ivoire et en ébène, avec des serrures de bronze doré ou de vermeil. Les plus précieux étaient ornés de marqueterie de pierres dures ou panneaux de paesina, directement importés d'Italie, tel l'exemplaire que nous présentons. Dits cabinets de curiosités, ils étaient destinés à conserver les objets parmi les plus merveilleux, les naturaliae (coraux, coquillages ou plumes), ou les artificialiae (numismatique, bijoux, instruments mécaniques et pierres gravées). Augsbourg doit notamment sa réputation au marchand Philip Hainhofer (1578-1647), qui fit commerce de ces cabinets auprès des élites de toute l'Europe. Hainhofer commanda trois célèbres Kunstkammern à l'atelier d'Ulrich Baumgartner (1580-1652) et de son fils Melchior (1621-1696). Le premier, appelé le Pommerische Kunstschrank (aujourd'hui détruit), fut livré en 1617 au duc Philip de Poméranie. Le second, le Stipo d'Alemagna, fut offert par l'archiduc Léopold d'Autriche au grand-duc Ferdinand II de Toscane (aujourd'hui conservé au Palais Pitti). Le troisième fut donné par le roi Gustave Adolphe de Suède à la ville d'Augsbourg en 1632 (conservé aujourd'hui à l'université d'Uppsala). Un cabinet comparable au nôtre, attribué à Melchior Baumgartner, est conservé dans les collections du Victoria and Albert Museum de Londres (W. 60-1923). Parmi les pièces analogues passées en vente ces dernières années mentionnons : l'exemplaire vendu par Christie's Londres, le 8 décembre 2011 (non attribué) et celui vendu par Sotheby's Paris, le 4 novembre 2015, lot 268. Ce dernier, attribué à Baumgartner était caractérisé par un précieux mélange d'ébène, d'ivoire et d'incrustations de laques japonaises. * Ces fragments en matière animale sont bien réalisés dans de l'ivoire d'Elephantidae spp et sont classés à l'Annexe I au titre de la Convention de Washington et à l'Annexe A du Règlement Communautaire Européen 338/97 du 09/12/1996. Au vu de leur ancienneté, ces fragments sont antérieurs au 1er juin 1947. De ce fait, l'utilisation commerciale dans l'UE est permise ainsi que sur le territoire national français conformément à l'Arrêté ministériel du 4 mai 2017 relatif à l'interdiction du commerce de l'ivoire d'éléphants et de la corne de rhinocéros sur le territoire national. En revanche, pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export sera nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur. * Ce spécimen (portrait peint) réalisé dans des parties et fragments d'écaille de Cheloniidae spp est bien antiérieur au 1er juin 1947. Il est classé à l'Annexe I au titre de la Convention de Washington, à l'Annexe A du Règlement Communautaire Européen 338/97 du 09/12/1996, ainsi qu'au Code de l'environnement français. Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export sera nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur.