LOT 37 DAUDET (Alphonse). Intéressante correspondance autour de Fon...
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DAUDET (Alphonse). Intéressante correspondance autour de Fontvieille, qui inspira les Lettres de mon moulin : très belle L.A.S. "Alphonse Daudet", Montauban "dans la grande chambre de la tour du sud" [château de Montauban à Fontvieille], sd "11 heures du soir", 4 pp. in-12 sur papier à entête de la présidence du Corps législatif (c. 1861), à son cousin par alliance et consul Louis Ambroy : "Le vent souffle comme un diable au dehors. Ma chambre est chaude, mon feu flambe. Timoi et Alphonse sont au village. Madame Ambroy donne ses dernières instructions à Audiberte. Auguste vient de me monter mon lait de poule, et les grands corridors que vous savez sont encore pleins du bruit de ses gros souliers. Moi je viens d'achever une scène de mon drame, je ne veux pas en commencer une autre. Il est trop tard. Je jette mon cahier bleu dans un coin de la chambre, et je prends une feuille de papier à lettres en tête de laquelle j'écris votre nom. Maintenant que ma plume aille où elle voudra, qu'elle fasse toutes les pétarades, les cabrioles, les farandoles du monde, qu'elle griffonne, gribouille et scribouille à son aise. Peu m'importe ! Je vous sais bon compagnon et joyeux compère, et malgré vos fonctions élevées, vous ne m'imposez pas considérablement, et ce pour mille raisons : vous êtes poète, point rimeur mais poète à coup sûr -, vous avez commencé une pièce, un jour vous ferez un livre, vous écrivez au besoin en provençal, vous tutoyez Pistolet, vous êtes fou du soleil, di ferigoule é dis argelas. […] Depuis votre départ, on a dû vous l'écrire, la maison n'est plus aussi gaie. […] moi je monte dans ma vaste et belle cellule, et là, grâce au travail acharné auquel je me livre, je suis encore celui auquel vous manquez le moins. Oui, mon cher Louis, huit et dix heures de travail par jour ! Est-ce assez beau ! […] J'ai prix, par exemple, trois jours de vacances, mais là, de vraies vacances. Les feblibre Provençaux - Mistral, Aubanel et autres - s'étaient réunis à Arles pour me fêter, et je n'ai pas eu garde de manquer à cette bonne invitation. A ! mis ami, queto bombanço ! [s'ensuit tout un paragraphe en provençal pour décrire les festivités] Depuis mon escapade et malgré mon rhume, je me suis mis au travail avec rage. La bonne madame Ambroy me soigne comme si j'étais un de vous. Vos frères sont bons, obligeants et prévenants à m'en rendre confus. Le ciel est toujours pur. Le moulin du Père Tissot vire depuis deux jours comme un 'viroulet'. […] Oh ! l'admirable endroit que votre Montauban, et qu'il ferait bon d'y vivre toujours !" Jeune journaliste parisien originaire de Nîmes et secrétaire du Duc de Morny (président du Corps Législatif), Alphonse Daudet vint se ressourcer à plusieurs reprises au château de Montauban à Fontvieille sur l'invitation de son cousin Louis Daudet et son épouse Octavie (née Ambroy) à la famille de laquelle le château appartenait (Octavie avait 4 frères : Louis qui fut consul et à qui est adressé cette lettre, Ligier avocat, Alphonse notaire et Timoléon, appelé Tim, viticulteur au Domaine). Il fut également poussé à rejoindre son Sud natal suite à l'invitation de Frédéric Mistral, qu'il avait rencontré à Paris alors que ce dernier y présentait "Mireïo". Il fut, comme l'atteste cette lettre et son long passage en provençal, chaleureusement accueilli par Mistral et le cercle des Félibres. Enchanté par le lieu et ses habitants, comme le montre ce témoignage, Daudet s'inspira du château de Montauban et de la région de Fontvieille et de ses moulins (dont celui du père Tissot cité dans la lettre) pour bon nombre de romans, parmi lesquels évidemment les Lettres de Mon Moulin (dont la préface même célèbre le château). Il y fit la connaissance de différentes figures comme Audiberte, la cuisinière et servante, Mitifiot, dit Pistolet, le garde champêtre, et bien d'autres, qui surent lui conter leur Provence lors des veillées au château et devinrent les personnages de ses contes. Il vint régulièrement à Fontvieille durant 30 années, jusqu'à sa dernière visite à la fin de l'année 1891, lorsqu'après s'être rendu au chevet de son vieil ami Timoléon (le frère d'Octavie Daudet), hospitalisé à Arles, il décida de prendre la diligence pour rejoindre Fontvieille afin de contempler une dernière fois le vaste horizon du haut d'un des moulins. L.A.S. "Alph. Daudet", slnd, 1 p. in-8, adressée à son ami Timoléon Ambroy (cf. ci-dessus) : "Mon vieux Tim, On jouera 'Sapho' dans une douzaine de jours. Quelle belle occasion pour venir vivre une semaine avec nous et nos émotions. Amèn, zou ! Partez dans quatre à cinq jours. Vous serez dorloté, comme un pape ! On vous embrasse […]" On y ajoute : une L.A.S. d'André HEBNER, dernier secrétaire d'Alphonse Daudet, Paris, 3 mars 1898, 1 p. in-8 sur papier à entête des éditions Fayard, adressée à Casimir Stryienski qu'il remercie en son nom et en celui de Léon Daudet et à qui il retourne "la jolie lettre qu'Alphonse Daudet écrivait à son cousin, n
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