Description Rare théière en forme de chapeau de BANTAM JAPONAISMeissen, vers 1730. Modèle de J. G. Kirchner, la peinture plus tard, probablement vers 1735.Sur une base plate en forme de feuille de vigne, bordée de vert. Les plumes bombées de la queue surmontent une partie arrière ouverte pour verser le breuvage qui sort de son bec dans lequel il tient un grain bleu. Plumage naturaliste peint en brun foncé, brun rouille et vert sur fond pourpre, crête et bec en rouge. Les grains colorés en rouge, jaune et bleu. Marque bleue Caduceus sur la partie inférieure non émaillée.H 15 cm, L 19 cm.RestaurationsProvenance :- Christie's Geneva, Important European Porcelain, 13.5.1985, Lot 129.- anciennement E&H Manners, Ceramics & Works of Art, Londres.Le premier maître-modéliste de Meissen, Johann Gottlieb Kirchner (1706-68), s'est inspiré d'un modèle japonais en porcelaine d'Arita du XVIIe siècle pour créer cette rare et précoce verseuse à robinet nain.C. Kirsch (Jubiläumskatalog Langeloh Porcelain, 2019, p.400-409) et Julia Weber (Meissener Porzellane nach ostasiatischen Vorlagen, Bd.I, 2013, p. 52-55) ont consacré à ce modèle des études détaillées sur lesquelles s'appuient les remarques suivantes.La réplique de Meissen du modèle japonais très convoité a été commandée par le "Marchand Mercier" français Rudolphe Lemaire spécialement pour le marché de l'art parisien, afin de la vendre plus tard, en tant qu'original japonais, de manière extrêmement rentable à sa clientèle française, friande de luxe.Les coqs bantam japonais faisaient partie des porcelaines les plus recherchées par la société parisienne et atteignaient des prix records, comme lors d'une vente aux enchères de la collection Fonspertius dirigée par le célèbre marchand d'art parisien Gersaint en 1747, où elle fut vendue pour un prix record de 428 livres (Weber 2013, I, p. 53 et suivantes).Comme les archives minutieusement tenues des collections du prince électeur à Dresde (voir Boltz, Hoym, Lemaire et Meissen, Keramos 88/1980, p.5 et suivantes) n'attestent pas de la présence d'un original japonais dans les collections d'Auguste le Fort, Lemaire a dû apporter lui-même le pot bantam japonais de Paris à Dresde pour y commander des répliques en porcelaine de Meissen.La plupart de ces modèles de Meissen portent la marque rare du caducée. Pour les clients parisiens, l'origine réelle, saxonne, était ainsi dissimulée et ils pouvaient convaincre avec la marque d'apparence asiatique comme des originaux japonais.Il n'existe que peu de modèles comparatifs de ce coq bantam. Dans la collection de porcelaine du musée régional de Schwerin (Möller 2006) et dans la collection Ernst Schneider du château de Lustheim (Weber 2013), on trouve trois exemplaires également décorés dans des couleurs plus sombres et naturalistes, semblables à l'animal dans la nature, qui sont considérés comme décorés plus tardivement. D'autres modèles de comparaison connus, conservés dans des collections publiques et privées, imitent le modèle japonais dans des couleurs vives de kakiemon. Comparaisons :- Collection Laurence S. Rockefeller (Sothebys New York, 11.10.2005, lot 316-317, $508.800).- Collection Irwin Untermyer, Metropolitan Museum of Art, New York (Y. Hackenbroch 1956, fig.18 pl. 13).- Collection Drach (vente aux enchères Ball & Graupe 15.3.1933, 77 oiseaux en porcelaine de Meissen).- Collection Ernst Schneider, château de Lustheim (Rückert 1966 no 1133, 1134 et Weber 2013, vol.I p.54 fig.25).- Château de Moritzburg (Albiker 1959 n° 112).- Collection Lesley et Emma Sheafer, Metropolitan Museum New York (Y. Hackenbroch 1954, n°4).- Musée régional de Schwerin (Möller 2006).- Elfriede Langeloh, anciennement collection Jules Desurmont, nord de la France.Notre modèle a été cité comme pièce de comparaison pour l'entrée du catalogue consacrée aux coqs bantam de Meissen de la collection Rockefeller et à ceux de la collection Schneider au château de Lustheim, en raison de la couleur foncée de la peinture (Sotheby's New York 2005, lot 316,317).Cet objet marqué d'un * (astérisque) est entièrement assujetti à la TVA, c'est-à-dire que pour ces objets, la TVA est calculée sur le prix d'adjudication plus les frais. Les acheteurs qui présentent une déclaration d'exportation dûment tamponnée se verront rembourser la TVA.