Description RARE TERRINE À COUVERTURE ET UNE SOUCOUPE À DÉCORATION FAMILLE-VERTELa terrine Meissen, vers 1730, la soucoupe, Chine, Kangxi (1662-1722), début du 18e s.Forme ronde dont l'anse et le pommeau forment une branche. Peint d'après un modèle chinois de Famille-Verte avec des rosaces fleuries, des bordures liées en couronne de feuilles et une bordure rouge fer à décor de feuilles d'or entre des réserves ovales avec rosace en or et rinceaux de feuilles stylisées. Sur le dessus du couvercle, un petit oiseau phénix. Épées en émail bleu en surimpression sur le dessous de la terrine, le plat sans marque.Ø de la terrine 24 cm, Ø du plat 31,5 cm.Ce décor rare copie assez exactement un modèle du style chinois Famille-Verte de la période Kangxi. Une soucoupe "bol" de Meissen avec ce décor se trouve dans la collection Ernst Schneider à Lustheim. On ne connaît que quelques exemples de Meissen avec ce décor, surtout quelques terrines (Weber 2013, vol.II, p. 384-385, note 4, cat. n° 406).Pour la forme des anses, qui sont modelées de manière naturaliste avec des trous de branches, on s'est servi d'une forme qui était déjà connue en 1722. Cf. C. Boltz, die wöchentliche Berichte über die Tätigkeit der Meissner Dreher und Former vom 6. Juni 1722 bis 31. Dezember 1728, Keramos 178, 2000, p. 69, 74.Comme la terrine est marquée des épées en émail bleu en sur-émail, elle nous renseigne sur sa provenance. Elle faisait manifestement partie des porcelaines que le grossiste parisien Rudolphe Lemaire commandait à la manufacture entre 1729 et 1731 sans marque ou avec des marques pseudo-asiatiques (par ex. la marque au caducée), afin de les vendre avec profit comme des originaux asiatiques. Mais après qu'Auguste le Fort eut expressément exigé que les porcelaines de Meissen soient marquées des épées afin qu'elles soient également reconnues à l'étranger comme des produits saxons, la manufacture, sous la direction du comte Hoym, n'utilisa tout d'abord que les épées en émail en sur-émail, relativement faciles à enlever, de sorte que le commerce frauduleux des porcelaines pseudo-asiatiques put se poursuivre à Paris, même si ce ne fut que pour une courte période, la supercherie fut découverte en 1731.